www.Esperanto-Gacond.ch

www.esperanto-gacond.ch Découverte de l'espéranto Humanisme mondialiste - Les institutions

Humanisme mondialiste
Claude Gacond

1.31 Les institutions

Tous ces faits expliquent l'enracinement de l'espéranto dans les pays les plus inattendus et sa constante conquête de nouveaux locuteurs. L'enthousiasme pour la langue est communicatif. D'autre part, il suscite un dévouement en faveur des institutions de la communauté espérantophone: groupes locaux, associations nationales ou spécialisées, et organisations mondiales telles que l'Universala Esperanto-Asocio (l'Association universelle d'espéranto dont le siège est à Rotterdam) et la Sennacieca Asocio Tutmonda (l'Association anationale mondiale dont le siège est à Paris). Il s'agit d'une identification profonde aux valeurs culturelles que ces mouvements personnifient.

Nous sommes en présence d'un phénomène sociolinguistique important qui atteint peu à peu la masse critique favorable aux contacts extérieurs à l'espérantophonie. Les relations qui s'établiront nécessairement entre les organisations intergouvernementales et celles du monde espérantophone devront respecter l'infrastructure propre à l'espérantophonie, si nous voulons que la langue elle-même et son expression culturelle originale ne soient pas perturbées.

Le peu d'empressement de la communauté espérantophone à dépendre des autorités gouvernementales reflète une crainte certaine: celle que les institutions espérantophones soient phagocytées par les organes gouvernementaux, au moment où l'espéranto deviendrait langue officielle de travail dans les organisations internationales.

On se rend compte, après coup, qu'en 1920/1925 la Société des Nations, et en 1954 l'Unesco, ont peut-être eu raison de laisser l'espéranto évoluer par ses propres forces. L'espérantophonie était encore balbutiante. Leur intervention aurait pu perturber l'évolution même de la langue. Mais ce désintérêt des organisations gouvenementales pour l'espéranto n'était nullement bienveillant! Il ne faut pas l'oublier.

Une aide des pouvoirs publics aux institutions espérantophones, dont le développement dépasse de plus en plus les possibilités financières forcément limitées de cette communauté, est pourtant souhaitable, si nous ne désirons pas voir ces institutions s'étioler ou même périr dans des crises financières. Le moment venu, ces subventions devront avant tout épauler les efforts de la communauté espérantophone, sans la régenter. Il sera alors essentiel de ne pas perturber l'essor de l'espérantophonie et ne pas décourager les dévouements que l'espéranto a toujours suscités.

* * *

Fin du chapitre:
Un humanisme mondialiste ou Penser autrement

Accueil Page précédente Table des matières